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La symétrie est triple : la première, spontanée ; la deuxième, logique ; la troisième, poétique.
La symétrie spontanée est l’origine de la métaphore, comment elle a pris naissance, quelles sont les prémices de l’imagination.
La symétrie logique est l’ossature descriptive de la métaphore.
La symétrie poétique est la fin de la métaphore qui suggère des interprétations émotionnelles et rationnelles de l’ordre de la poésie proche et lointaine, accessible et inaccessible, énigmatique et transparente.
Celles-ci, quoique distinctes, s’interpénètrent dans l’acte de création.
La symétrie permet un déplacement du centre de gravité en toute liberté dans la maxime ou la pensée poétique (rationalité et images) ainsi que dans la sérigraphie et enfin dans l’ensemble de l’œuvre plastique.
Voir avec les yeux et l’esprit les montées et descentes des signifiants et signifiés des mots qui jouent entre eux et en eux. Ce jeu se fait avec humour-humanité.
La maxime est donc à déchiffrer par permutations de son centre de gravité, d’où le mystère illustré par ces deux exemples : le premier, une énigme est un chiffre sublime ; le deuxième, l’énigme de l’Autre est un mystère de trop pour l’Ego.
Cette dynamique est la suivante : la course de la Matière ce sont des atomes qui courent au gré du temps et de la distance sans sifflet de départ. Ainsi, les 36 carrés composant un grand carré forment un Tout-Matière en mouvement dans le temps et l’espace.
La maxime fait une synthèse des images suggérées par les mots contractés et décontractés comme l’exprime la suivante : le sigle a le complexe de la décontraction. Et ceci pour donner une unité sincère aux mots, qu’ils communient entre eux voire même qu’ils fassent Un.
D’où mon choix de la maxime qui est à vocation de généralité, d’universalité mais qui peut aussi parfois orchestrer dans mon univers poétique des expressions-personnages (par exemple « le Tout » et « le Pas Assez ») et une grammaire expressive (par exemple la maxime : Si... Alors donne une condition inconditionnelle dans le conditionnel qui est imparfait.)
Ce choix de la maxime ou pensée poétique s’est fait spontanément. En effet, il me permet de me décentrer et de m’ouvrir à l’Altérité quand la solitude c’est l’Ego affamé de l’Autre. Je ne mets jamais en scène le Moi directement quand j’écris, il est naturel pour moi d’inventer des personnages détachés presque totalement de la réalité avec un humour décapant sur fond de désespérance. Et ceci parce que pour moi l’imaginaire est une musique et la réalité un brouhaha, même si le réel me nourrit à mon insu et que les événements mûrissent en profondeur en moi jusqu’à ce qu’ils se métamorphosent dans l’acte de création.
Comme la maxime est une forme de synthèse suggérant à la fois une pensée structurée et des images de l’ordre de la poésie, elle permet un large éventail d’interprétations à valeur métaphorique, existentielle, sociale etc…
Les maximes sont intégrées à des ensembles aux thèmes à différents niveaux métaphoriques. Elles invitent à des commentaires subjectifs. Celles-ci sont référencées dans le recueil « Le Petit Négligeable » à consulter.
Quelques exemples de maximes pour illustrer ces propos :
La symétrie spontanée : cette maxime a été comme un souffle de vent à travers moi, une bise violente, inspirée indirectement du décès de proches. Elle m’a transportée ailleurs, dans un monde des extrêmes où vie et mort se tendent la main avec une fragilité profonde.
La symétrie logique : « est » est le centre de la symétrie dans la maxime où « la vie » et « la mort » sont des contraires qui participent à l’équilibre de la phrase.
La symétrie poétique : le centre de gravité se déplace de gauche à droite et de droite à gauche en passant par le centre, d’où l’état de vertige et d’apesanteur.
Valeur existentielle
Élément de l’ensemble : la mort-recto/la vie-verso.
Commentaire : ce double sujet mort/vie a un centre de gravité grave et aigu qui me fait tomber à la renverse.
La symétrie spontanée : cette maxime a été trouvée dans un moment de légèreté et de densité intellectuelle.
La symétrie logique : « la pensée de la légèreté » suggère une montée et « en surpoids d’humanité » une descente.
La symétrie poétique : les mots dans la maxime s’envolent et ne tombent jamais par terre de part et d’autre du centre de gravité « est ».
Valeur métaphorique et existentielle : humanité-légèreté.
Élément de l’ensemble : la faim des mots.
Commentaire : la boulimie des mots de la pensée est à son apogée dans cette humanité-légèreté. Des lettres entremêlées s’envolent.
La symétrie spontanée : sentiment d’incomplétude contrecarré.
La symétrie logique : « le Tout » est une plus grande quantité que « le Pas Assez » qui en grossissant veut se faire son égal avec le dessein d’y arriver parfaitement.
La Symétrie poétique : « le Tout » et « le Pas Assez » sont des expressions-personnages mis en scène dans un brouillard d’abstraction mais libres d’aller et de venir pour acquérir leur humanité.
Valeur métaphorique : sentiment qui tend vers la perfection.
Élément de l’ensemble : l’énigme.
Commentaire : ce sujet est énigmatique ; le mystère au sujet d’expressions-personnages en est multiplié.
La symétrie spontanée : immédiateté. L’accent circonflexe sur le « i » du mot « île » engendre le reste de la maxime.
La symétrie logique et poétique : l’île est peuplée (s’opposant à « déserte ») d’au moins un accent circonflexe qui est le sien qui, d’abord isolé, se retrouve avec une multitude d’autres.
Valeur métaphorique et sociale : l’accent circonflexe est un chapeau. Il se reproduit pour former un espace habité.
Élément de l’ensemble : la mort et le chapeau.
La symétrie spontanée : un homme, oisif, au gros ventre, assis sur une chaise, assoupi.
La symétrie logique : « dos » et « ventre » sont immédiatement opposés.
Maxime visuelle
Élément de l’ensemble : la faim des mots.
Commentaire : c’est le face-à-face de la tête (mots de la pensée) et du ventre.
La symétrie spontanée : je fais référence à un attentat dans un théâtre de Moscou : une prise d’otages de 850 spectateurs du théâtre de la Doubrovka de Moscou du 23 octobre 2002 pendant la comédie musicale Nord-ost, destinée à la jeunesse, au 26 octobre 2002, perpétrée par une cinquantaine de rebelles tchétchènes.
La symétrie logique : les protagonistes dans cette maxime sont : la marionnette, le public, le marionnettiste et l’épingle de nourrice, laquelle s’appelle aussi « épingle de sûreté » (d’où la notion de sécurité). Celle-ci représente les forces spéciales russes garantes de la sécurité ainsi que d’autres intervenants tout au long de cette prise d’otages. Les délinquants, en l’occurrence les terroristes sont des rebelles tchétchènes camouflés dans le public hétérogène. D’où la suggestion des « quatre cents coups » surmultipliés, lesquels sont un épisode sanglant déclenché par les assiégeants.
La symétrie poétique : La métaphore inverse les rôles public/marionnettiste pour donner à l’épingle de nourrice toute sa force (celle-ci peut représenter le texte ou les manipulations sur scène du marionnettiste). Cela se veut féerique.
Valeur métaphorique et politique
Élément de l’ensemble : les feux de la rampe.
Commentaire : cette maxime est de l’ordre du réel ou du merveilleux.
Cette démarche artistique est proposée par Françoise Nick, auteure des sérigraphies et de la synthèse théorique et concrète de l’installation plastique, et par moi-même, Magali Le Piouff, auteure des maximes et de certains scénarios qui ont donné naissance aux sérigraphies. Françoise et moi avons œuvré en interaction aux prémices de l’installation. Ainsi,